Un fruit ancien aux racines mésoaméricaines

L’avocat (ou Persea americana) ne date pas d’hier. Originaire d’Amérique centrale et du Sud, il était déjà cultivé il y a plus de 7 000 ans. Les premiers à le consommer de manière systématique furent les peuples mésoaméricains, en particulier les Aztèques, qui l’appelaient ahuacatl – un mot qui signifiait à la fois “avocat” et… “testicule”, probablement en référence à sa forme et à ses supposées vertus aphrodisiaques.

Une richesse nutritive vite remarquée

Les Aztèques ne se sont pas trompés : l’avocat est un concentré de nutriments. Riche en acides gras monoinsaturés (bons pour le cœur), en fibres, en potassium et en vitamines (K, E, C, B6), il était non seulement un aliment de base, mais aussi un ingrédient médicinal dans plusieurs remèdes traditionnels.

La conquête espagnole : l’avocat part à l’aventure

Avec l’arrivée des conquistadors au 16e siècle, l’avocat commence sa migration. Les Espagnols, intrigués par ce fruit crémeux, en rapportent en Europe, d’où il se diffuse lentement vers d’autres régions tropicales et subtropicales du monde. Ce n’est pourtant qu’au 20e siècle que sa consommation devient significative hors d’Amérique latine.

Un succès mondial… assez récent

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’avocat devient véritablement populaire aux États-Unis, puis en Europe. La tendance s’accélère dans les années 1990 et explose dans les années 2010, portée par les mouvements végétariens, véganes et “healthy”. Le guacamole, emblème culinaire mexicain, devient un incontournable des apéritifs modernes.

Entre super-aliment et fruit controversé

Aujourd’hui, l’avocat est adulé autant pour son goût que pour ses bienfaits pour la santé. Cependant, son succès pose aussi des défis : culture gourmande en eau, déforestation, conditions de travail parfois précaires dans les pays producteurs… Le fruit vert n’est pas sans tache.

Vers un avenir plus durable ?

Des initiatives émergent pour produire des avocats de manière plus éthique et écologique : agriculture raisonnée, filières bio, labels équitables… Certaines entreprises explorent même des alternatives locales dans des régions inattendues, comme le sud de la France, Israël ou le Kenya.